UNE TECHNIQUE NOVATRICE TRANSPOSABLE AU BOISEMENT DES FRICHES ET TERRES AGRICOLES
— 8 septembre 2020 -
admin-sylva -
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La prise en compte de ces contraintes nous ont amené, après plusieurs années d’expérience, à proposer un itinéraire technique désormais éprouvé et parfaitement adapté aux enjeux de l’installation des boisements en terres agricoles, et plus particulièrement sur périmètre de captage d’eau potable. Nous vous exposons ci-après les techniques que nous préconisons, qui bien entendu doivent faire l’objet préalablement d’une analyse des conditions de la station, pour les adapter aux contraintes pédologiques.
Les techniques de préparation s’organisent de la manière suivante :
1) Destruction du couvert et du feutrage graminée au moyen d’un cultivateur rotatif forestier (type rota forestier – rota DAIRON) permettant une destruction de la couche herbacée, fragmentée en mottes. La fragmentation en mottes, à la différence du broyage fin réalisé par le cultivateur rotatif agricole, nuit à la réinstallation du feutrage herbacé de monotylédones.. Cette façon culturale intervient uniquement sur la ligne de plantation, sur une largeur 1m à 1,20 m en fonction du type d’outil, pour une surface ainsi travaillée généralement nettement inférieure à 50 % de la surface de la parcelle, limitant de fait les problèmes de minéralisation de la couche herbacée, d’autant qu’elle ne fait l’objet d’aucun enfouissement. C’est au moment de l’organisation de ces travaux qu’intervient le jalonnement dont les modalités varient bien sûr en fonction des itinéraires techniques et des essences implantées.
2) La seconde phase de travail est réalisée au moyen d’un culti sous-soleur, outil spécifiquement forestier conçu par les établissements BECKER, bénéficiant d’un brevet pour cet outil. Le travail de sol réalisé par ce type d’outil, installé sur la flèche d’une mini-pelle se décompose selon les phases suivantes :
Achèvement du décapage du feutrage herbacé sur une surface généralement 60×60. Ce décapage est réalisé au moyen du râteau situé en arrière de l’outil.
Le potet est ensuite décompacté grâce à la dent et aux ailerons latéraux qui par le mouvement rotatif de l’outil accentue l’efficacité du décompactage.
Décomposition des mouvements de la dent.
Le décompactage peut être réalisé en fonction de la dimension du potet, en fonction de la nature des sols et des obstacles s’y rencontrant en 1 à 3 passages.
A l’issue du travail localisé, le sol paraît soufflé, il est totalement meuble, totalement ameubli sur un volume au moins équivalent à 60 x 60 x 60, toutefois variable en fonction des conditions de sol.
Les autres avantages de la technique sont l’absence de lissage des parois du potet parfois préjudiciable, en fonction de la texture des sols ou de leur humidité lorsque les potets sont réalisés au moyen d’un godet. Les horizons ne sont aucunement retournés, évitant tout bouleversement de la biologie du sol.
3) Les résultats après une année :
La croissance des plants est excellente avec des hauteurs de pousse pour chêne rouvre en moyenne supérieures à 40 cm en première année.
La colonisation par les graminées fortement concurrentielle en eau est imparfaite, dans certains cas s’observe déjà une ébauche d’inversion de flore, et en fonction des stations qui peut se caractériser par le développement de ligneux et semi-ligneux.
Colonisation imparfaite des graminées à l’emplacement du potet après 2 saisons.
SYNTHÈSE
Sur plusieurs chantiers de ce type, dont certains bénéficient aujourd’hui de trois années de recul, la technique apparaît parfaitement judicieuse. Des précautions devront toutefois être prises en fonction des types de stations, également des essences à planter, pouvant nécessiter des ajustements de l’itinéraire technique. Sur le plan des coûts le budget est sensiblement supérieur à celui d’itinéraires classiques (type agricole avec retournement de sol même partiel), dans une proportion comprise entre 15 et 35 % en fonction des cas. En revanche, la technique est notablement plus économe que toutes celles préconisées avec paillage individuel quelle qu’en soit la nature. Enfin sur le plan environnemental, l’impact des travaux est faible, notamment vis-à-vis du bilan carbone particulièrement favorable puisque la technique ne requiert aucune puissance mécanique, elle est donc économe vis-à-vis de la consommation d’hydrocarbures. Sur les chantiers que nous avons été amenés à suivre, nous n’avons pas identifié de problèmes particuliers de mulots qui se rencontrent fréquemment en boisement sous technique de paillage artificiel. En région BRETAGNE, cette technique unique et les moyens matériels qu’elle nécessite sont proposés par l’entreprise de travaux forestiers Jean-Yves GUIMARD (56520 TREDION – 02.97.67.11.48 – Mail : guimard-foret@wanadoo.fr).
Le Cabinet SYLVA Expertise se tiendra à votre disposition pour toutes précisions complémentaires concernant cette technique et les conditions de sa mise en œuvre.